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Heinrich Heine à Westhafen

Station de métro dédié aux droits humains vus aux travers des yeux du poète et écrivain allemand Heinrich Heine


Année :
2000
Lieu :
Métro Westhafen, Berlin

Westhafen est la station d’où sont partis tous les déportés vers les camps de concentration pendant la deuxième guerre mondiale.

Dix ans après avoir construit la station Concorde à Paris, Inscrire a décidé de construire une œuvre semblable à Berlin. Les deux villes ont une lourde et riche histoire commune. C’était important de les lier conceptuellement.   

En l’an 2000 Barbara Reiter, philosophe allemande et Françoise Schein artiste parisienne ont initié la construction de l’œuvre monumentale à la station Westhafen à l’ouest de Berlin. Il s’agit d’une installation dédiée aux droits humains, vue au travers des écrits du poète allemand Heinrich Heine et dont le design a intégré la question de perte d’identité due aux très nombreuses migrations de populations dans le monde. 

L’écrivain Heinrich Heine a longtemps vécu en France et y a émigré en réaction à la politique antisémite et raciste de son pays. Les deux protagonistes du projet ont choisi ce magnifique petit texte de Heine et l’ont inscrit dans la station en allemand et en français. 

“Ici, en France, aussitôt a mon arrivée à Paris, on a traduit mon nom allemand de Heinrich en celui d´Henri, je m’y suis accommodé, il l´a bien fallu, et j´ai pris moi-même ce nom, car le mot Heinrich ne convient pas à l’oreille française, et en général les Français disposent toutes les choses du monde à leurs aises. Jamais non plus ils n’ont su prononcer convenablement le nom de Henri Heine, et pour la plupart je m’appelle Monsieur Enri Enn; beaucoup réunissent les deux en un seul, et disent Enrienne, quelques-uns m’appelèrent Monsieur Un Rien.”

“Hier in Frankreich ist mir gleich nach meiner Ankuunft in Paris mein deutscher Name « Heinrich » in « Henri » übersetzt worden, und ich mußte mich darin schicken und auch endlich hierzulande selbst so nennen, da das Wort Heinrich dem französischen Ohr nicht zusagte und überhaupt die Franzosen sich alle Dinge in der Welt recht bequem machen. Auch den Namen « Henri Heine » haben sie nie recht aussprechen können, und bei den meisten heiße ich Mr. Enri Enn; von vielen wird dieses in ein Enrienne zusammengezogen, und einige nannten mit Mr. Un Rien.”

Cette déstructuration du nom a porté le design de toute la station. Les différents noms de Heinrich Heine se retrouvent comme sous titres au nom Westhafen et des dessins de visages se décomposant accompagnent les mots. 

Quatre images ont été choisies pour enrichir le design et exprimer par leurs agencements, le sens de chacun des 30 articles : l’être libre, l’esclave, l’oiseau et l’oeil. Ils représentent respectivement:  la liberté de vivre, la perte de toutes les  libertés, la liberté de mouvement et la liberté de conscience.    

Dans chaque article un mot a été sérigraphié en rouge. L’ensemble de ces mots forment un poème à lire en marchant dans toute la station. La typo choisie pour tout le projet est Futura, typo créé par le Bauhaus et interdite par les nazis. 

Aux deux extrémités de la station, les dernières paroles des victimes assassinées dans les camps de concentration sont inscrites à la main.

ÉQUIPE

Barbara Reiter, philosophe, Berlin
Françoise Schein, artiste, Paris
Carole Fontaine, assistante, Paris
Jacques Vansteenkiste, Stib, Bruxelles
Kramer and Partners, architectes, Berlin
Helwig Hassenpflug, Berlin
Heidrun Lammert, Berlin
Alisson Ruda, Berlin

PARTENAIRES ET SOUTIENS

Lukes Meyer, philosophe, Berlin
Peter Steinbach, philosophe, Berlin
Joachim Ramminger, designer du livre, Berlin
Klaus Wowereit, maire de la ville de Berlin
Bertrand Delanoë, maire de la ville de Paris
Aeroplastics Gallery, Bruxelles
Le Consulat de France à Berlin
Claus Matzner, fonctionnaire du BVG, Berlin
Doris von Drathen, critique d’art, Paris-Berlin
Buchtal, entreprise de céramique, Schwarzenfeld, Bavière

SPONSORS

BVG, Métro de Berlin

DIRIGÉ PAR

Barbara Reiter
Françoise Schein

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