En 2005, Françoise Schein remporte un concours pour une commande publique de la ville belge Houffalize dans les Ardennes. Elle propose de réunir la ville autour d’un mythe médiéval local, le conte de la dame blanche. Il est question d’amour impossible, de combats de barons et de chevaliers, d’un pays mis à feu et à sang et d’un amant qui vend son âme au diable pour que sa fiancée tue elle-même son père tyrannique. La Dame Blanche commet ce parricide et Satan triomphe. Le fantôme revient tous les jours à Houffalize et pleure aujourd’hui encore, près de la croix Saint-Roch.

L’œuvre est peinte sur céramique par l’artiste accompagnée de 120 élèves de la région issus de quatre écoles primaires et secondaires. Ensembles ils illustrent le conte découpé en cinquante séquences.

Installée sur la place du Roi Albert dans le centre ville, l’œuvre présente une cartographie de la ville, à la manière d’un rébus, dans lequel le fil des rues est celui du récit en images.

Le mythe relie la ville a ses fantasmes et les habitants entre eux, à travers un récit qu’il faudra sans cesse raviver.

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Le Conte de la Dame Blanche – division du texte en 50 phrases, afin que chaque binôme d’élèves travaille sur une phrase du conte

(1) C’est à la Croix Saint-Roch, près de Maboge qu’apparaît le spectre fluide de la Dame Blanche (2) Au 17e siècle, à Bérismenil et à Samrée, se trouvaient jadis les châteaux de deux barons unis par une grande amitié. (3) (le  château d’un autre baron ) Au 17e siècle, à Bérismenil et à Samrée, se trouvaient jadis les châteaux de deux barons unis par une grande amitié. (4) Le seigneur de Bérismenil avait une fille, (5) Le Seigneur de Samrée avait un garçon. (6) Elevés dans le climat d’amitié qui unissait leurs parents, (7) les deux enfants devenus adultes s’aimèrent d’amour (8) alors que les deux pères avaient déjà conçu des projets de mariage. (9) Mais voilà, suite à une dispute de chasse, (10) un différend surgit qui ne tarda pas à s’aggraver. (11) La belle amitié se transforma en une haine farouche (12) et la guerre éclata entre les deux seigneuries. (13) Hommes en armures, ravagèrent la contrée. (14) destriers caparaçonnés, ravagèrent la contrée. (15) archers ravagèrent la contrée. (16) et lanciers ravagèrent la contrée. (17) Des villages furent brûlés, (18) des innocents furent massacrés. (19) La mort et la désolation planèrent sur la région … (20) Suite au conflit, plus question de mariage: au contraire, le baron de Bérismenil décida de faire épouser sa fille par le fils du comte de La Roche, son allié. (21) Pendant de longues semaines, la jeune fille parvint à repousser ce projet d’union, qui ne lui convenait pas. (22) Mais son père têtu lui imposa le fiancé de son choix, et bientôt l’on parla de mariage. (23) Obligée d’obéir, désespérée, la belle rechercha la solitude (24) et chevaucha à perdre haleine à travers la forêt, pour calmer sa douleur et cacher son chagrin. (25) Un jour, alors que son cheval suivait un sentier très escarpé, il glissa sur une pierre et risqua d’entraîner sa cavalière dans un ravin. (26) C’est à ce moment qu’un jeune homme surgit qui, (27) d’une poigne vigoureuse, attrapa le cheval par les rênes et sauva miraculeusement la jeune fille. (28) Ce héros n’était autre que le premier élu de son cœur. (29) Dès ces retrouvailles, l’amour des deux jeunes gens s’affirma plus puissant que jamais (30) et ils décidèrent de s’enfuir. Le soir convenu, la jeune fille quitta en cachette le manoir de son père (31) et elle se rendit à l’endroit du rendez-vous. Le jeune homme l’attendait, il tenait par la bride un magnifique cheval noir. (32) Tous deux le montèrent et se dirigèrent vers Houffalize (33) Houffalize où le jeune comte avait un oncle disposé à les recevoir. (34) Prévenu de cette escapade par la nourrice de sa fille, (35) le baron de Bérismenil enfourcha sa monture la plus rapide et partit à la poursuite des deux amants. (36) Plus véloce, le père gagna du terrain et bientôt les fuyards furent rejoints. (37) Le jeune homme, tout à la conduite de sa monture, (38) mit dans la main de sa compagne un poignard et lui demanda de s’en servir, pour protéger leur fuite. (39) Celle-ci refusa tout d’abord, (40) mais sur le point d’être saisie par son père, (41) dans un geste de désespoir, elle lui donna un grand coup de dague et le tua sur le coup. (42) Au moment où le baron ensanglanté tombait sur le sol, (43) le tonnerre gronda et le ciel s’illumina d’éclairs. (44) Car pour récupérer son amante, le jeune homme avait vendu son âme au Diable. (45) Sous l’apparence du cheval noir, Satan, (46) Satan voyant l’occasion de voler deux vies à la fois, avait suggéré au jeune homme de donner le poignard à son aimée. (47) Le cheval se précipita alors vers la rivière et (48) Lucifer disparut avec les deux âmes dans un gouffre infernal. (49) Ainsi, la paix revint entre les deux châteaux. (50) Mais depuis lors, le fantôme de la Dame Blanche vient pleurer près de la Croix Saint-Roch.  Il erre, en punition du parricide affreux qui fut commis…

Ville de Houffalize
École communale de Mabompré
Athénée de Houffalize
École communale de Houffalize
École communale de Tavigny
Fonds de la Commission Européenne

Françoise Schein
Nathalie Kahn
Stéphane Deprée, animateur culturel de la ville